La laine timahdite est une ressource locale abondante de bonne qualité, peu jarreuse* mais qui varie néanmoins en finesse et en longueur. L’artisanat berbère a toujours placé cette laine au cœur de ses pratiques textiles et tout spécifiquement de ses tissages. S’il est évident que la laine – selon ses propriétés et qualités – peut être travaillée de multiples manières, il est également certain que la pratique du tissage requiert une laine de premier choix (longue et fine). Tout en prenant en compte les qualités intrinsèques de la laine timahdite, il apparaît primordial de développer des méthodes de production adaptées aux besoins des différents types de tissage. En effet, la laine est une matière qui reflète l’état de santé du mouton. L’âge, la nourriture, la généalogie, le sexe, la gestation, le climat, l’altitude et l’allaitement ont par exemple un impact sur la qualité de la laine. Prendre en compte ces paramètres afin d’optimiser les rendements semble donc indispensable.
* Une laine peut être analysée suivant trois paramètres : sa longueur (se mesure en cm), sa finesse (le diamètre se mesure en micron) et sa quantité de jarres. Les jarres étant des poils grossiers et drus protégeant l’animal des intempéries. Ainsi, une laine fine, longue et peu jarreuse est considérée comme de première qualité. Le mérinos par exemple est une laine dépourvue de jarre, très fine (environ 20 microns) et longue (jusqu’à 30cm).